1960

1963 - L'ECOLE EST FINIE


1963 - La vie commence, l'école est finie, il ya deux solutions: soit continuer d’étudier ou aller travailler et le travail à l’époque ne manquait pas, du moins à Venise. Je devais faire un choix. Mais lequel?
A cette époque les parents avaient beaucoup à dire et nous on n’avait pas à discuter, certes qu’ils parlaient pour notre bien, mon père me disait toujours : «si tu veux faire mon métier, je préfère briser tes jambes », lui était électro-galvanicien, toujours dans les acides, les poussières, et sans aucune protection, il savait quels étaient les risques pour la santé et souhaitait pour moi la meilleure situation.
J’ai pris donc la décision de m’inscrire à l’université, faculté de médecine, mais c’était sans compter sur l’avis de mon Père qui refusa catégoriquement mon choix en me disant : « Je veut bien payer tes études universitaires en faculté de droit mais pas en Médecine ». Je n’ai jamais connu la raison de ce refus, alors, afin de pouvoir continuer mes études, je suis allé m’inscrire à la faculté de droit de Padova.
… 5 mois après, je suis retourné à la maison en disant à mon père que le droit n’était pas pour moi.
Et ce fut ainsi que je suis allé travailler comme garçon Place San Marc, café Lavena pour toute la saison estivale. Je gagnais beaucoup d’argent mais «j'avais d'autres idées » si j'avais accepté de faire ce travail c’était pour me faire un peut d’argent.
Au cours de cette période, j'ai connu une jeune fille italienne et en vacance à Venise et qui venait de Belgique, émigrée avec sa mère à l’âge de trois ans et, comme par hasard, sa tante habitait mon quartier, je l’ai connue par le biais d'un ami (Nico) qui était son cousin, il me la présenta et le soir même nous sommes allés se promener ensemble par Venise, tout est allé si bien qu'à la fin de ses vacances nous avons échangé nos adresses, elle m’a promis de m’écrire, et il en a été ainsi.
Après son départ, nous nous sommes écrits une longue période.
Entretemps j’ai du me présenter à la visite médicale pour le service militaire et à la suite de l'accident de spéléo, j'ai été refusé dans la marine et réformé par conséquent déçu (je voulais aller dans la marine pour essayer de faire une carrière militaire), j'ai alors décidé de partir en Belgique.
Quand j'ai dit à mon père la décision que j’avais prise, encore une fois j'ai eu un refus catégorique et immédiat. Les motifs du refus étaient simples, il disait : "ici, chez nous, il ne te manque rien, tu n'a pas besoin d'émigrer, en particulier en Belgique où il existe une obligation de travailler dans les mines, donc ni pense même pas car je ne te donnerais jamais l’autorisation d’obtention du passeport". En effets j’étais mineurs et j'avais besoin de sa signature, alors je décidé d'attendre, pour calmer le jeu et pour rechercher une autre façon d’agir.
L'occasion c’est présentée quand, à un ami de retour d’Allemagne pour ses vacances, je lui ai demandé de me procurer un contrat de travail d’essai d'un mois. Mon ami a compris ma demande et peu de temps après, j’ai reçu le contrat. Je n'avais plus que voir mon père et lui expliquer que je n’allais plus en Belgique mais en Allemagne pour quelque mois, et que de toute façon je ne pouvais rester plus car mon passeport n’aurait été valable que 3 mois vu que j’aurais du partir militaire dans l’armée de terre.
L’ayant convaincu, il s’est présenté à la Préfecture pour donner son accord. Mais ce qu’il ignorait, c'est que le passeport était valide pour 28 États dont la Belgique, mais tout ça il a vu trop tard.

1964 – Le départ

J'ai décidé de partir le 5 Octobre 1964, après mon anniversaire, mais quelques jours avant cette date, j'ai reçu la convocation à la visite médicale et pour prester les 3 jours à caserne pour le pré-service militaire. Je devais me présenter le 9 octobre pour en sortir le 11 octobre, j’ai du donc reporter mon départ au 11/10 à la sortie de la Caserne. Départ de la caserne, à midi, les bagages déjà à la consigne et à la gare il avait ma mère et ma tante Licia. Avec moi, il y avait Mario, un ami qui avait décidé de commencer l'aventure sans contrat. Nous avons quitté l’Italie, direction Garmish Partenkirchen en Bavière, avec comme destination le Sheridan Plaza Hôtel, hôtel dans une base américaine. Quand nous sommes arrivés, j'ai demandé immédiatement à l'administrateur, qui parlait l'italien, s'il pouvait engager Mario, puis a mon tour, j'ai demandé à pouvoir partir pour une semaine pour aller en Belgique et puis revenir, chose qu’il accepta.
Le lendemain je suis parti pour la Belgique vers la jeune fille connue à Venise, je suis resté une semaine et ensuite je suis retourné pour faire le mois de travail prévu. A ma grande surprise, je n’ai plus trouvé Mario, a qui j’avais prêté de l'argent avant de partir en Belgique, parce qu'il était sans rien, j'ai lui avait laissé l'argent nécessaire pour vivre une semaine en mon absence, j'ai appris plus tard qu'il s’était mal comporté et que le soir même de mon départ, le directeur l’avait déjà licencié. Depuis je ne l’ai plus vu. Au fil des ans, j'ai appris plus tard que, après diverses aventures, il s’était marié avec une Canadienne puis émigré au Canada.
J'ai travaillé dans l'hôtel pour une quinzaine de jours comme serveur et je dois dire que tout allait bien, mais après les quinze premiers jours, l'hôtel a été fermé pour des travaux et j'ai été mis au travail avec un Allemand qui parlait l'italien, une très brave personne, il m’expliquait que pendant la guerre (guerre qu’il ne voulait pas disait’ il) en Italie, il avait déserté et cherché refuge auprès d'une famille italienne, c’est comme cela qu’il avait appris notre langue. Avec lui je devais faire des travaux d'entretien. Un jour, il m'a demandé d'aller à sa maison pour me présenter sa famille, j'ai donc accepté et j’ai rencontré sa femme et sa fille, une belle jeune fille, elle parlait un peu d’italien enseigné par son père. Je suis allé chez eux plusieurs fois. Un soir, il m’a dit qu'il était trop fatigué pour me reconduire à l'hôtel alors il m’a proposé de rester dormir à la maison, chose que j’acceptais. Grande fut ma surprise lorsque, pendant la nuit j'ai été réveillée par sa fille, qui s’était glissée dans mon lit. J'avais peur que le père le remarque, mais tout s'est bien passé. La jeune fille était amoureuse de moi, mais moi je pensais à celle que je devais rejoindre. D'en autre coté je ne voulais pas décevoir Grete, j’ai décidé alors, de profiter de la situation jusqu'à mon départ, même si après j'ai eu des remords, d'abord parce qu'elle faisait des projets, et deuxièmement parce que, à la fin de la période du mois de travail, j'ai quitté sans avertir personne, et disparu complètement de sa vie.
Qui sait combien de temps elle c’est posée des questions.
En repensant à cette époque et à cette aventure, Je me dis parfois: «Franco, tu as été un vrais salaud».