1955

1956 - LES ECOLES SUPERIEURES 

  

Le début de l’année scolaire, mes parents m'ont inscrit à l'école Giorgio Cini là il y avait aussi les Salésiens de Don Bosco, école centre d'art et d'artisanat, une école reconnue et très populaire, parce que on sortait de l’école en fin d’études avec un diplôme reconnu par de nombreux employeurs en raison de la haute qualité des études et le professionnalisme avec lequel les élèves sortaient à la fin du cycle. Cinq les métiers enseignés, typographie, la mécanique et électromécanique, la couture et la menuiserie.
Mais ce n'était pas simplement une école professionnelle, l'école était différente des autres en raison des nombreuses matières enseignées, donc, en plus d'étudier et d'apprendre un métier et à la fin du cycle un diplôme, si l'étudiant voulait  continuer les études, il pouvait entrer à l'université.
J'ai passé dans cette école sept années et terminé avec un diplôme de « Perito elettromeccanico » (Ingénieur industriel en électromécanique), mais les trois dernières années de l'école, sur les conseils de mon père, je me suis inscrit au cours du soir comme imprimeur, puis je me suis retrouvé avec deux diplômes.
Mais l'imprimeur je ne l’ai jamais pratiqué, « c’est un art", disait mon père, mais je n'aimais pas ça, ce travail a était trop «statique», je voulais faire un travail où il faut continuellement chercher, innover, inventer, donner libre cours à l'imagination et à la fantaisie «et s'il est vrai que un imprimeur peut donner libre cours à sa mise en page», après avoir mis en route la machine il ne doit plus que la surveiller et tout s'arrête là. Ainsi, le choix a été fait. 
Au cours de ces années d'école et dès le début, nous avons été très encouragés à faire du sport, car dans cette école s’était pas comme dans d'autres institutions, en fait, nous «externes» nous entrions à l’école à huit heures du matin pour en sortir le soir à vingt heures, le programme quotidien de 4 heures en classe le matin et une demi-heure pour le déjeuner et un peu de loisirs, 14:00 étude jusqu'à 16, encore une heure de détente et de 17 à 20 la théorie et la pratique du métier. Le samedi, la journée était un peu plus courte, car nous sortions  à 16 heures.
Je m’étais inscrit dans l’équipe de patinage à roulettes, j'aimais beaucoup et j’ai aussi fais partie de l'équipe de l'école, nous avons joué au "Hockey" dans le championnat régional. Après trois années de ce sport, nous remportions le championnat régional de la Vénétie, j'étais très heureux et très fier de présenter la médaille d'or et la coupe remportée.

Mais les années passaient et avec l'âge, les besoins changeaient, les amusements n'étaient plus les mêmes, les dimanches je commençais à sortir avec les amis du quartier, et même si les heures de liberté que mon père me laissait, je commençais à avoir d'autres exigences, en bref, comme on dit, j'ai commencé à sentir l'appel d'une certaine indépendance.
Un jour, avec d'autres amis du quartier, nous nous sommes mis en tête de faire une blague au Maire de Venise à l’occasion du premier avril.
Après plusieurs réunions et accords sur la façon de procéder nous passâmes à l'acte: nous avions décidé de construire un mur devant la porte de son domicile pendant la nuit et ensuite aviser la presse "Le Gazzettino di Venezia». Nous étions 9, nous avons acheté les briques, le sable et le ciment, puis, pendant la nuit et en silence nous passions à tour de rôle devant la porte en question, nous mettions un peu de mortier, puis le suivant plaçait les briques, ainsi de suite et en  moins d’une demi-heure la porte était fermée, nous avions ensuite appelé la rédaction du journal en les avertissant de ce qui avait été fait tout en attendant, bien cachés, la réaction ... La réaction ne tarda pas à venir, car après un certain temps nous avons vu arriver les photographes, qui se sont mis en  positions et en attente que le Maire tente de sortir de la maison. Bien sûr, les photos du Maire n’ont pas fait défaut dans les journaux ainsi que les photos des pompiers au travail qui sont intervenu pour enlever le tout.
De cette histoire peu connaissent les coupables, seuls les protagonistes et malheur à ceux qui s’en seraient vantés.

1961 - La Révolte

Pendant  cette période, je me rebellais envers le système d'éducation qui était trop dur, j’avais surtout le désir de plus de liberté, le désir était si grand que le samedi, parce que l'occasion c’était présentée, j'ai décidé de fuir de l'école à midi, au lieu de 16 comme tous les samedis, et cela grâce à un professeur qui m'avais demandé d'apporter un courrier très important et urgent à la poste, j'ai eu ainsi l'autorisation de quitter les cours à 12 heures. Je ne pas hésité beaucoup pour tirer profit de cette occasion et à partir de ce jour et pendant 5 semaines, je sortais à midi jusqu'au jour ou je me suis retrouvé face à face avec le directeur de l'école, qui me demanda où j'allais.
Bien sûr, je lui montrais une enveloppe (vide) avec une adresse écrite dessus, et comme expéditeur, le nom de l'enseignant en expliquant que je devais aller au bureau de poste ... sur quoi il dit ok. Mais les choses ont changé lorsque le lundi matin après l'appel, j'ai été appelé à la direction face à face avec ce professeur et la, les problèmes commencèrent, 3 jours de suspension de l'école et une lettre à faire signer par mes parents avant mon retour à l’école. Bien sûr je suis retourné à la maison en expliquant à ma mère qui, à cause du brouillard, je ne pouvais pas aller à l'école. Je suis allé dans ma chambre et la j’ai signé la lettre à la place de mon père.
Le lendemain, même musique, brouillard = pas d'école, le troisième jour, j'ai encore trouvé l'excuse de la brume, et quand je suis rentré, la première chose que maman m'a dit a été: "Je parie qu'il y a du brouillard", je répondu que oui tout en pensant qu’elle était étrangement gentille. Mais cette gentillesse disparu très vite car il m’arriva une série de claques que encore je m’en souviens, eh oui, le facteur entretemps était déjà passé et avait apporté une copie de la lettre que j’aurais du remettre pour la signature et ma mère la réclamait, le problème était que moi je l’avais déjà signée en imitant la signature de mon père.
En définitive mon père ne sut rien de tout cela pour mon grand bonheur et tout se termina ainsi.
Au cours de l'été nous allions à la mer, nous nous amusions le long de la digue de  « Alberoni », nous y allions parce que nous pouvions pratiquer la pêche sous-marine. Nous n'étions pas équipés comme des sub pros, pour ma part, j'avais acheté d'occasion un "poumon", équipement de plongée qui fonctionnait avec de l’oxygène pur en circuit fermé, il pouvait être utilisé pour descendre à environ 15 mètres et ce, pour un temps total entre les montées et les plongées, d’une heure et demie, après nous devions aller recharger la bombonne de 2 litres d'oxygène dans les hôpitaux, changer la chaux de soude qui faisait de filtre.
Mais pour tout ça nous n'avions pas les moyens, alors nous allions vendre le poisson péché à des restaurants locaux et à la moitié du prix du marché. Bien entendu, les quantités n’étaient pas excessives et nous avons donc dû trouver un autre système, et le système à été trouvé par notre "Von Braun", qui fabriquait des bombes à poisson. Avec ce système nous pouvions pécher beaucoup, seulement, un jour c’est nous qui sommes devenus des poissons parce que nous avons été pris en chasse par des patrouilles de la « Guardia di Finanza » qui patrouillaient  à proximité. Nous avons réussi à fuir mais nous avons immédiatement arrêté de pratiquer ce type de pèche interdit.
Parmi nos activités et juste pour s'amuser, grâce à notre ami "Von Braun", nous avions commencé à fabriquer des fusées, (convaincus de faire la concurrence à la NASA). Nous avons fait voler (et exploser) des fusées. Nous avons même fabriqué une ogive qui était censée contenir une sourie blanche et pour tester le fonctionnement du parachute  qui aurait permis à la capsule de "rentrer dans l’atmosphère" nous avons lancé de la fenêtre du septième étage, le chat de la sœur de "Von Braun" attaché au parachute ... Nous n'avons plus vu ni le chat, ni le parachute.

1962 - La Chute

J’avais presque 18 ans, mon amusement pendant l’hiver c’était le Hockey à l'école mais en plus depuis 2 ans je étais inscrit dans un club de spéléologie, le « Groupe spéléologique  San Marco ». Pour moi, c’était un réel plaisir d'aller en exploration dans les grottes inexplorées de la zone de Trévise, c’était un sport très exigeant en termes d'énergie et moi j’avais été mordu, j'aimais beaucoup et à chaque fois que je partait en  expédition c’était une nouvelle aventure. J’étais dans le groupe qui allait en avant-garde, car il fallait être très petit, mince et légers de sorte qu’à chaque passage difficile, couloir ou boyau où les autres ne pouvaient pas passer, mois je le pouvais. Parfois, j'avais peur de ce que je pouvais trouver de l'autre côté, mais en même temps je voulais aller de l'avant avec l'espoir de trouver un autre passage ou une autre galerie à visiter, c’était inexplicable les sensations que l’on pouvait ressentir, peur ou curiosité ? J'ai du aussi apprendre l'escalade, grâce à un membre qui faisait partie du « CAI » (Centre Alpin Italien), et qui était un escaladeur de 6e degré, c'est lui qui nous ouvrait les voies, qui nous apprenait et qui nous mettait en sécurité.
J’ai également appris à dessiner les cartes topographiques de la grotte, un travail long, pénible, mais très intéressant, tous ces résultats ont été utilisés pour faire des publications dans les musées d'histoire naturelle. Une autre activité du groupe était la recherche d'insectes et pour ca nous avions un collègue, Léo, il aimait cette discipline c’est lui qui s’occupait de tout cela, c’est ne pas pour rien il était surnommé «coléoptère», pour ma part je n’aimais pas trop toutes ces bestioles par conséquent, j’ai évité cette partie. Nous avons appris à prendre des décisions, de devoir faire des choix, d'être responsable des autres, j'ai appris à avoir l'esprit d'équipe, l'altruisme, et en particulier à réfléchir pour éviter les problèmes à ses collègues. J’ai également appris à ne pas mettre en difficulté les autres et sans penser à moi-même car un jour, deux amis m'ont demandé de les accompagner dans une grotte afin de voir si ils auraient aimé et éventuellement s’inscrire également au même club et j'ai donc décidé de les emmener dans une grotte, que je pensais assez facile pour eux.
Nous partîmes un samedi matin, 1er Septembre 1962, une date que je n’oublierais pas de si tôt, nous étions partis pour rester dans la grotte pendant 24 heures.
Le lendemain lors de la remontée au moment de sortir de la grotte, en raison d'une série d'erreurs à la fois à cause d’un des novices et une sous-estimation de la situation de ma part, j'ai eu une grave accident, une chute libre de 20 mètres, ce n'est que grâce à mon poids ultra léger que je m’en suis sorti avec une double fracture à la jambe droite, quelques dents cassées, une vertèbre déplacée et beaucoup de peur. J'ai été dans le plâtre pendant deux mois et demi et lorsque l’on m’a enlevé le plâtre et fait les différentes thérapies de réhabilitation, j’ai voulu retourner dans la même grotte, afin vaincre la peur et de prouver à moi-même que j’aurais pu le refaire. Bien sûr, Tous les copains et la famille m’ont traité de fou.
Tout cela prouve que je n'étais pas encore suffisamment sur de mes actions.
Cette année-là je devais commencer ma dernière année d'école, année très importante, car c’était l'année de la qualification et j’avais intérêt à me calmer avec toutes les bêtises, bêtises que nous faisions en qualité de vétérans de l’école, en effet nous en faisions voir de toutes les couleurs aux nouveaux arrivants, nous organisions les baptêmes, nous les obligions à payer un droit d’entrée, et bien d’autres choses…
Toutes ces choses ont fait que notre groupe était devenu le «Groupe des plus mauvais élèves de l’école » nous étions 14 et nous avions risqué d’être expulsés.
En tous les cas, ils étaient c’est vrai très sévères, mais en finale ils avaient raison et cette sévérité n’existe plus de nos jours, nous ne menacions pas les professeurs à notre époque, nous les respections.